
« Avant d’acheter des dizaines de milliers de batteries, ils aimeraient bien les tester. Nous sommes donc à la veille de signer une entente avec un centre de recherche bien connu pour fabriquer ces prototypes. Et si ça fonctionne, va venir la commande plus substantielle qui va justifier la construction de l’usine », soutient Guy Laliberté, chef des opérations pour Réseau Allégé Québec (RAQ).
Le projet de 600 millions$ consiste à construire une usine d’une capacité de 2 GWh de batteries dans une première phase et de 5 GWh dans la seconde phase. RAQ a déjà réservé un terrain de 6 millions de pieds carrés dans le parc industriel à grand gabarit, dans le secteur Saint-Georges-de-Champlain, où TES Canada projette de produire de l’hydrogène vert.
Si le projet n’est pas aussi avancé que prévu – la production de batteries devait démarrer en 2024 à l’origine – c’est en partie en raison des délais occasionnés par Hydro-Québec plaide Guy Laliberté. « On s’attendait à avoir le bloc d’énergie de 15 MW à l’automne 2023, mais on l’a eu juste à l’été 2024. » Entre-temps, l’entreprise a quand même eu le temps en juillet 2023 d’obtenir les autorisations du ministère de l’Environnement pour construire son usine de 530 000 pieds carrés.
Les soubresauts qu’a connus la filière de la batterie électrique ces derniers mois au Québec, avec notamment l’incertitude entourant le projet de Northvolt à Saint-Basile-le-Grand ou la suspension du chantier de Ford à Bécancour, n’altèrent pas l’optimisme du patron de RAQ. « On sent que ça va être un peu plus difficile pour le secteur automobile, mais dans le cas des batteries stationnaires comme on veut le faire, c’est un marché infini », indique Guy Laliberté.
Essentiellement, l’entreprise fabriquerait des panneaux accumulateurs pour usage domestique et des batteries conteneurs à usage industriel du type qu’EVLO, une filiale d’Hydro-Québec, a installé à Parent il y a quelques mois. « On croit que le Québec va bientôt adopter une tarification dynamique électrique qui fera que l’énergie coûtera plus cher en période de pointe. Dans ce sens-là, nos panneaux accumulateurs trouveraient toute leur utilité en entrant en fonction automatiquement le jour sans que le client n’ait quoi que ce soit à faire. »
« Nous sommes aussi sollicités pour ce qu’on appelle du white label, c’est-à-dire qu’on fabriquerait des batteries, soit au complet ou une composante, pour une entreprise qui les commercialiserait sous sa marque. Nous n’avons pas de misère avec cette formule, car ça nous assurerait une plus grande distribution », ajoute Guy Laliberté qui est maintenant installé à Shawinigan.
Canon : un effet d’entraînement
S’il s’avère concluant, le contrat avec Canon aura un effet d’entraînement croit-il. « Il y a d’autres compagnies mondialement connues qui veulent essayer nos batteries et qui observent ce qui va se passer avec Canon. »
Pour lire l'article complet : Canon : la clé de voute pour le démarrage du projet - L’Hebdo du St-Maurice