« Initialement, on faisait des machines sur mesure, toujours complexes. On est passé à une progression vers des produits, à développer un équipement qu’on peut refaire, explique le président d’AGT Robotique, Éric Bélanger. Ça a été un tournant important dans notre organisation qui nous a permis d’aller à l’international. Aujourd’hui, on est devenu le leader mondial dans le domaine du soudage robotisé pour la structure d’acier. »
Le vice-président international, Étienne Blouin, illustre la façon dont les ventes ont progressé pour atteindre la cadence actuelle.
« Ça fait moins d’une dizaine d’années que le premier a été vendu. Il y a trois ans, on en vendait dix par année. Maintenant, on en vend 36 par année, c’est trois par mois. On vise un par semaine très rapidement et on continue d’accélérer. »
Le logiciel Cortex, développé chez AGT, permet à ces robots de s’autoprogrammer à partir d’un dessin en trois dimensions.
« On est les seuls à être aussi avancés sur la planète, précise M. Bélanger, parce que ce n’est pas seulement du logiciel, c’est de la caméra 3D, de la robotique, de l’électronique, de l’ingénierie, du procédé de soudage. On a réussi à mettre tout ça ensemble pour que ça donne des produits qui sont en demande partout. »
Une grande partie des ventes de l’entreprise trifluvienne se font à l’international, indique Étienne Blouin.
« On a nos machines au Québec, au Canada. La majorité des machines présentement sont aux États-Unis. On ne se limite pas à un marché de proximité. Les marchés internationaux s’intéressent à notre produit. On en vend partout sur la planète. On a, dans les dernières semaines, envoyé des machines au Chili, en Argentine, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Et il y a de la place à une grande croissance. »
Des fournisseurs locaux
M. Bélanger a raconté comment le réflexe premier d’avoir recours à des sous-traitants étrangers a complètement changé après une discussion avec Investissements Québec, qui a plutôt aidé l’entreprise à trouver des sous-traitants au Québec.
Une bonne partie de ces fournisseurs québécois se trouvent en Mauricie. Une cérémonie de reconnaissance leur a été consacrée lors de la journée Portes ouvertes du 1er novembre, puisqu’ils sont un rouage important du succès d’AGT, selon M. Blouin.
« Ça nous prend des collaborateurs proches, des gens qui nous produisent de la grande qualité parce que quand la machine est rendue en Australie on veut pas négocier avec des défauts de fabrication ou des problèmes. Nos plus grands alliés, c’est le réseau de fournisseurs qu’on a été capables de développer dans un rayon autour de l’entreprise ici. »
Une croissance soutenue
Le nombre d’employés est passé de 40 il y a trois ans à 120 aujourd’hui. Ce nombre pourrait atteindre 150 très prochainement. Une quinzaine de postes sont actuellement à pourvoir.
Les solutions imaginées par AGT Robotique tendent à contrer, au moins en partie, la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs particuliers.
« Aujourd’hui on a besoin de remplacer des effectifs qui sont quasi-introuvables, soutient le vice-président international. L’automatisation ne vient pas remplacer des emplois, l’automatisation vient permettre une croissance dans les entreprises. Ça permet le développement. On est un morceau qui manquait à des entreprises pour continuer à prospérer. »
Cette même pénurie affecte peu AGT même s’il s’agit d’une réalité à laquelle l’entreprise n’échappe pas complètement.
« Au taux de croissance dans lequel on navigue présentement c’est aussi un grand défi pour nous, poursuit M. Blouin. Mais on a tout ce qui faut pour attirer la jeunesse qui a une espèce d’envie de toucher au côté technique, au côté logiciel. »
En ce sens, une annonce de Technoscience est prévue dans les locaux d’AGT Robotique à la fin du mois afin de dévoiler les résultats d’une campagne de sociofinancement lancée sur GoFundMe au profit de Technoscience Mauricie-Centre-du-Québec. Des jeunes de 10 à 15 ans auront la possibilité d’être initiés aux technologies utilisées par AGT.
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