L’entreprise familiale dont l’historique sur le territoire du Bas Saint-François remonte à plus d’un siècle espère ainsi réussir à tirer son épingle du jeu avec une équipe à la hauteur de son carnet de commandes qui est bien garni. Avec sa réputation centenaire et son service sur mesure lui permettant de livrer des camions de pompiers un peu partout au Canada et aux États-Unis, le fabricant espère ainsi minimalement maintenir sa cadence de production.
«On est dans un domaine manufacturier, donc comme tout le monde, on a un problème de recrutement de main-d’œuvre malgré tous nos efforts. On a changé les horaires de travail pour les mettre sur quatre jours. Tout ce qui est à la mode, on l’a fait. On a même ouvert la convention collective pour donner 5% aux gars», explique Maricarl Thibault, gestionnaire au sein de la société appartenant à son père, Carl.
«En tant qu’employeur, on se casse la tête pour essayer de trouver des solutions pour attirer le monde. Ç'a fait un temps, on pensait qu’avec la fin de la COVID, ça allait rentrer dans l’ordre, mais là, on se rend compte qu’il y a beaucoup de départs à la retraite. La tendance montre que ça va aller en empirant. C’est quoi les dernières solutions? On est là, c’est l’immigration», ajoute-t-elle.
Comment procéder?
Après mûres réflexions, la PME qui compte une quarantaine d’employés décide se lancer dans cette nouvelle aventure, mais comment faire? «Des consultants, il y en a plein qui offrent des services d’immigration», souligne Mme Thibault. «C’est compliqué, c’est presque comme un mariage, il y a des engagements à respecter et tout ça.»
À force d’en discuter avec du personnel d’autres entreprises de la région, l’administratrice entend parler des services offerts par la Société de développement économique de Drummondville (SDED). L’organisme sert déjà de référence pour le recrutement international dans les différentes régions de la province. Il a par ailleurs récemment obtenu le mandat de soutenir l’attraction de travailleurs du côté de Bécancour dans le cadre du développement de la filière batterie.
«Ça fait quand même pas loin de dix ans qu’on a commencé des initiatives en recrutement international, donc ça ne date pas d’hier. C’est sûr que dans les cinq dernières années, ç'a pris une envergure qui est différente. Bon an, mal an, on organise 5 à 10 missions par année sur différents territoires», indique Julie Biron, directrice de l’attraction et du développement de la main-d’œuvre à la SDED.
«Cette année, en immigration, on a accompagné 167 entreprises différentes, c’est quand même du grand volume. On traite des centaines de dossiers d’immigration», continue-t-elle. «Pour être attractif et intéressant auprès des partenaires à l’international, ça prend un certain volume et c’est comme ça qu’on a constitué notre département. Maintenant, on est une équipe d’une vingtaine de personnes dédiées qui s’occupent de l’attraction et de conseiller les entreprises.»
«C’est beaucoup un rôle de préparation. Avant de se lancer dans l’international, qu’est-ce qu’il faut que l’entreprise comprenne? On parle souvent des délais, mais au-delà de ça, il y a une préparation pour s’assurer d’avoir les bons candidats et s’assurer que ça fonctionne aussi au niveau immigration.»
Direction le Maroc
C’est ainsi que Maricarl Thibault et son conjoint Éric Gagné, lui aussi gestionnaire au sein de la PME, se sont envolés en direction du continent africain pour participer aux Journées Québec Maroc qui se sont tenues entre le 15 et le 20 février derniers. Le duo représentait l’une des 64 entreprises de la province qui ont fait le voyage organisé par la SDED.
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