Construire un mât d’éolienne de 33 mètres de haut sur 4 mètres de diamètre prend 6 semaines. Pour une pièce destinée à l’aérospatiale, cela peut prendre un an. La précision et la qualité sont des impératifs pour Marmen. Un produit non optimal fera un client mécontent, mais sera aussi synonyme de perte de temps, qui se compte en semaines.
Une base de données pour raffiner l’usinage
La majeure partie des pièces conçues et produites par Marmen sont sur mesure. Toutefois, il y a parfois de grandes ressemblances. C’est là-dessus que Marmen a tablé pour gagner du temps dans son procédé : plutôt que de repartir de la page blanche et de programmer à chaque fois les machines de production, l’idée est de miser sur des paramètres utilisés antérieurement et de les ajuster pour répondre aux besoins spécifiques du client. Mais encore faut-il avoir accès à ces paramètres.
C’est là qu’Investissement Québec-CRIQ entre en piste. Après plusieurs ateliers avec les machinistes, après avoir identifié les objectifs et les besoins, validé la vision de l’équipe, les experts d’Investissement Québec-CRIQ ont proposé une solution: une base de données numérique comprenant l’historique des paramètres d’usinage et les paramètres attendus par le client. L’outil numérique est alors en mesure de faire une comparaison entre les deux données et de déterminer les marges de manœuvre respectables. Pour les machinistes, raffiner les paramètres d’usinage d’une pièce est désormais beaucoup plus rapide.
« On voulait savoir quelles étaient les conditions gagnantes sur une production donnée pour pouvoir les reproduire, c’est-à-dire avoir des écarts moins grands entre ce qui est programmé et ce qui est réellement fabriqué, donc viser plus juste dès la préparation technique. Partir avec des paramètres plus justes, c’est ça, le gros gain. »
– Richard Larose, gestionnaire amélioration continue chez Marmen
Un outil puissant d’aide à la décision
« Avant, on avait de la misère à tirer profit de toutes les données de la production pour améliorer la préparation technique », précise Richard Larose. C’est maintenant chose du passé, puisque la solution numérique implantée est basée sur un historique de données.
Chaque jour, Marmen usine différentes pièces, selon différents paramètres, parfois très similaires, parfois moins. C’est autant d’informations utiles à la base de données numériques qui, avec le temps, sera capable de proposer des paramètres d’usinage de plus en plus proches des besoins réels, se rapprochant des nuances qui s’imposent quand on fabrique du sur mesure. Toutes les nuits, la base de données est alimentée avec tous les paramètres d’usinage utilisés dans la journée. Plus elle est alimentée avec des données de qualité, plus la base de données devient un outil puissant et fiable d’aide à la décision.
Gains de temps et de qualité
Lorsque Marmen lance une pièce en production, plus les paramètres d’usinage sont précis dès le début, moins il y aura d’ajustement en cours de route. Le gain est majeur : chaque ajustement retarde le processus de fabrication de la pièce. Et quand la production dure des semaines, le gain de temps est énorme et l’impact sur la productivité est direct. Les pièces de la qualité attendues sont donc fabriquées plus vite.