Cette dernière a mis au point un procédé utilisant une technologie au laser ultrarapide pour non seulement réparer des pièces hydrauliques, mais aussi les protéger plus efficacement contre la corrosion et les impacts.
Ce procédé remplacera celui que l’on utilise actuellement, le placage au chrome des pièces. Ce dernier demeurera pertinent pour certaines applications, mais selon Philippe Laplante, président de Tekad industries, il est moins efficace sur de nombreux plans.
«Dans les milieux corrosifs, comme sur les bateaux en haute mer, le sel dans l’eau va passer à travers la couche de chrome et faire rouiller le métal en arrière. Donc après quelques mois d’utilisation, le cylindre devra être réparé ou remplacé. Il existe quelques technologies pour remplacer le chrome, mais nous, on en apporte une nouvelle sur le marché. On remplace le chrome par un matériau qu’on a créé en collaboration avec le Centre de métallurgie du Québec du Cégep de Trois-Rivières, qu’on va appliquer par laser sur les tiges de métal. C’est 10 à 15 fois plus résistant à la corrosion que le chrome», explique-t-il.
Outre les bateaux, une telle technologie serait avantageuse dans d’autres domaines où la corrosion réduit la durée de vie des pièces hydrauliques, comme le secteur minier et les opérations de déneigement. Elle offre aussi plus de résistance aux impacts.
« On vise aussi la maintenance en usine, parce que les pièces avec portée de roulement ou portée de joints toriques sont soumises à une très forte pression. Le chrome peut se déformer et s’écailler. Nous, avec notre matériau soudé, c’est beaucoup plus durable »
— Philippe Laplante, président de Tekad industries
Technologie européenne
Au moment de réaliser cette entrevue, Tekad industries attendait encore qu’arrive la machine qui lui permettra d’appliquer le procédé développé au sein de ses installations. En attendant, l’entreprise a conclu une entente avec le Centre de métallurgie du Québec pour commencer quelques opérations.
La machine en question est fabriquée sur mesure en Europe, là où a été développée la technologie au laser ultrarapide dont l’entreprise trifluvienne a fait l’acquisition. Rares sont les entreprises nord-américaines qui en sont dotées, indique M. Laplante.
«Il y a quelques entreprises américaines qui utilisent le laser ultrarapide, mais ils font des pièces beaucoup plus petites. Nous, on peut faire des pièces allant jusqu’à quatre mètres de long», explique-t-il.
Malgré les délais de réception de la machine au laser, le dirigeant de Tekad industries garde donc espoir de pouvoir s’imposer dans les domaines où le recours à cette technologie serait avantageux. Mais l’entreprise, qui est née de la fusion des entreprises RIDD et CR3X, pourra également profiter de sa liste de clients actuels.
«En fusionnant avec CR3X, en 2021, ça nous a permis d’hériter de toute la clientèle de l’entreprise. On va continuer à faire du placage au chrome, puisque ça demeure la meilleure option dans certains cas, mais la nouvelle technologie va aussi répondre aux besoins de certains de nos clients actuels», se réjouit M. Laplante.
L’entreprise CR3X existait depuis 1994. Elle se spécialisait dans la réparation et la remise à neuf de surfaces d’acier. RIDD, quant à elle, oeuvrait en recherche et développement.
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