Manufacturier: trois tendances emballantes en Amérique du Nord

L’économiste réputé Pierre Cléroux de la Banque de développement du Canada (BDC) nous apprenait, lors d’un dîner-conférence de Drummond Économique, que l’économie canadienne était nettement en voie d’amélioration. Plusieurs excellentes nouvelles en ressortent.

1. Les dépenses en capital repartent

On parle ici d’un retour à la normale prévu en 2025, après 4 ans de choc pandémique. Avec un taux d’inflation à 2%, la baisse des taux d’intérêt ira assurément en s’accélérant. L’épargne des ménages demeurant relativement élevée au Canada, cela annonce une hausse notoire de la consommation pour l’an prochain, selon Pierre Cléroux.

De leur côté, les investissements des entreprises québécoises seront en hausse, notamment en ce qui a trait à la catégorie machines et équipements, ce qui me réjouit personnellement. 

Les investissements gouvernementaux devraient continuer, enTRE autres au niveau des grands projets économiques et énergétiques.

Enfin, on nous annonçait également que les mises en chantier augmenteraient, même si cela ne sera pas suffisant pour résorber la crise du logement.

Dans une perspective moins festive, le marché du travail devrait se resserrer avec la croissance économique et une possible baisse de l’immigration.

Eh oui, la misère engendrée par la pénurie de main-d’œuvre sera de retour!

Enfin, nos gouvernements, qui cumulent maintenant des déficits et une dette plus importante, auront moins de marge de manœuvre. Ils seront donc moins résilients pour faire face à d’éventuelles crises.

C’est à surveiller de près.

2. Les Américains rapatrient leurs chaînes de valeur

Maintenant que la conjoncture économique s’y prête de plus en plus et que la mondialisation continue de perdre des plumes, le temps est venu de se positionner par rapport à la grande opportunité des 10 prochaines années.

Je parle bien sûr du mouvement de relocalisation d’entreprises américaines et des chaînes de valeur aux États-Unis.

Récemment, l’organisme américain «The Reshoring Initiative» annonçait d’ailleurs la relocalisation de près de 300 000 emplois aux États-Unis durant le premier semestre de  2023, soit le deuxième meilleur score historique.

Les facteurs favorisant cette conjoncture sont bien sûr les politiques industrielles affirmées du gouvernement américain, ainsi que les événements géopolitiques planétaires qui favorisent un rapprochement des chaînes d’approvisionnement et la fabrication locale.

On parle ici essentiellement des tensions entre les États-Unis et la Chine, mais aussi de la situation à Taïwan, de la guerre en Ukraine et du conflit Israël/Hamas.

Ces risques amènent les entreprises américaines à vouloir garder davantage leurs actifs aux États-Unis et à rapprocher leurs chaînes d’approvisionnement.

 

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